Partager l'article ! Longtemps je me suis levé de bonne heure: Petite musique trainante, Philp écoute Fip. Au hasard des paroles captées d’une chanson, le cœur ...
La lucidité est la blessure la plus proche du soleil. René Char
LE MONDE DE PHILIPPE
Petite musique trainante, Philp écoute Fip. Au hasard des paroles captées d’une chanson, le cœur se rétracte. Il fait suivre le message à la tête, là haut, qu’il se passe quelque chose.
Petit bureau dans une ville de province où les Marcel se couchent de bonne heure.
Je me lève tôt et je passe à la ligne. Envie de partir là où le tumulte exulte. Là où les parfums soulignent les odeurs. Là où un éléphant surgit derrière un rickshaw qui évite une vache qui boulote un carton, dans un concert de klaxon qui fait oublier les nids de poules au promeneur indolent bousculé par la foule. Envie de retrouver l’odeur du grésil à l’aéroport et retrouver my « Incredible India ». Là où le voisin au sortir du lit, vient te saluer la brosse à dents en action, de la pâte plein la bouche, là où on te demande mille fois, si çà va, si t’as besoin de quelque chose, si t’es perdu, d’où tu viens, si t’es marié, combien d’enfants tu as et puis là où on ne te demande plus rien sinon que d’exister et poursuivre ton chemin. Envie de partir pour mieux te retrouver, t’es où dis ? Pour mieux s’oublier, s’éprouver, « un ptit pot de crème dans la vie… », une chanson de Mathieu Boogaerts dans la tête ou bien dans le cœur qui fait de la place, toute la place, pour y laisser revenir le bonheur.
Curieux, le chagrin. Le plus authentique des chagrins se défend contre lui-même en faisant des phrases. C’est cela, peut-être, la nécessité littéraire, ce besoin vital d’écrire autour...
Daniel Pennac
fleurs et tomates