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Le temps qui passe

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Plans fixes sur les quais

Au hasard de ma radio, ma compagne, mon amour, je l’aime ma radio…Hier un feuilleton, « Chiens noirs des seventies, Led Zeppelin » par François Bon, de la mémoire en barrette de manche à guitare, gravée comme les cœurs qui subsistent sur les troncs, à côté de Neil Young, ou bien d’autres encore qui ont énervé mes 15 ans et qui servent encore de questionnaire aujourd’hui, que sont devenus mes rêves d’alors…Où est passée l’ivresse qui glissait sur les quais de Brest, devant les bars des Mouettes ou bien celui des Fauvettes, où sont envolés les serments d’une vie inventée pour tout bousculer et accompagner les démarches titubantes et la posture du marin  « qui pisse en regardant les étoiles… » Paroles crachées d’un vieux juke box, après Donovan,  Mélanie et Mr Tambourine man juste avant…Led Zep et les rêves drapés de Cachemire devant une bière trappiste… Inamovibles titres que le patron du bar refusait de changer et qu’on l’on nommait par leur numéros, « rejoue moi Q5 et P4 qui est moche mais comme je suis réformé… », Une bière, une tige à rouler, un mec en sabot et chemise grand père, les cheveux jusqu’au cul et qui fait chier à vouloir jouer du violon pendant ma chanson…

Au hasard de ma radio, un peu plus tard, dans la « Dispute, Jean Michel Ribes, directeur du Rond point…Pascal Rambert, Sophie Perez,…je ne vais jamais au théâtre, parce que perdu dans mon trou, sauf une fois au travail, parce que là, ppour une pige dans la cour d’honneur du Palais des Papes… et pourtant bonheur d’entendre Jean Michel Ribes, l’impression d’une rencontre familière, d’un rendez vous avec l’intelligence, la subtilité, l’espoir qu’il existe bien de ces hommes qui l’espace d’un instant transforment tout ce qui est lourd, vulgaire et froid en  tout qui vaille la peine, en espoir chaud au cœur et léger comme les âmes qui iront s’encanailler sous la jupe des théâtres à lever les rideaux…

Et puis ce matin à entendre par Laure Adler,  François and the Atlas Mountains, « Soyons les plus beaux… » http://youtu.be/HevOnFBRH9M

 

Envie de pleurer parce que ces femmes piétinées par les godasses de ces fumiers au Caire, Bonne journée saloperie de monde, putain de vie… Je me souviens d’un graffitis dans les chiottes des Fauvettes que je lisais pendant que je pissais à côté,  à Saint Martin, Brest, « une seule réforme de l’armée, sa suppression…et puis l'ivresse, et puis Led Zep et le rêve fou que je vais changer et que le monde va changer...

 

 

DSCN4004.JPG Y’a comme un truc. Y’en a même qui disent qu’ils ont changé. Et ben qu’ils changent, et même qu’ils, elles, laissent la place aux autres. Place aux jeunes en quelque sorte, comme dans la supplique de Georges pour être enterré sous la plage. Entre ceux qui ne vont plus voter et ceux qui vont se laisser aller à voter rance, une petite réflexion, allez, une petite remise en cause ne serait pas du luxe. Une petite remise en cause dans tout ce grand bazar des primaires, des petites phrases, des croches pieds entre amis, des postures, serait la bienvenue. « Qu’ils s’en aillent tous dit l’entre eux », pourquoi pas ? Même lui, alors puisqu’il est bon apôtre. Un peu partout surgissent des forums, des rassemblements, des idées en phase avec le temps, comme une envie de se réapproprier une certaine idée de la politique. Loin des théories du complot (voir les propos de Denis Robert, très intéressant dans sa réflexion, lui qui s’est confronté avec courage à ceux qu’on appelle « ils »…), loin des idées taillées à la serpe et des simplifications, juste une adéquation entre la réalité et les politiques menées, entre ce qui est possible et ce qui relève du discours. Les gouvernances transférées aux agences de notation qui infantilisent et désarment les meilleurs intentions. L’idée de L’Europe  est chaque jour un peu plus enfoncée par un manque de démocratie, de débat au niveau des instances économiques, au niveau des Etats qui se replient sur eux-mêmes et font de cette construction au départ si audacieuse, une somme d’inconvénients et un épouvantail au final pour des populations peu informées et mises à l’écart à l’exception près d’une élection dévalorisée. Y’a comme un truc, une folie d’un petit nombre qui prend tout, un brouillard général dans un tumulte d’informations crachées et jetées en pâture dans l’immédiateté, une réaction générale à l’affect, sans recul, et une machine qui devient infernale à mesure qu’elle s’emballe, la sourde oreille des gouvernements aux colères et aux frustrations qui montent, sans compter celles de ceux qui briguent les futurs mandats, pour moi, c’est un monde devenu obsolète dans sa conception, alors voter dans ces conditions, revient à voter pour que rien ne bouge ?  Churchill disait, je crois, qu’un optimiste c’est quelqu’un qui voit derrière chaque calamité une chance de rebondir, et bien, on a toutes bonnes raisons de devenir optimiste. Au fait, on en est où avec Fukushima ?

Voici ce que j'ai trouvé sur le site de Pôle Emploi en matière d'information sur les jeunes et les métiers de la pêche, pour faire suite à mon article précédant à propos d'une enquête de de l'Hebdo "Marianne...."

 

 


Ce n’est pas vraiment un édito, ou bien un papier comme on dit, y’a des spécialistes pour çà, c’est juste un bric à brac, une réflexion comme il en pleut en postillons sur le coin d’un zinc, comme une brève de comptoir, enfin pour dire, ben moi…z’avez remarqué ? Y’a comme un truc qui va pas, y’a comme des infos qui s’entrechoquent et dont on ne voit pas au premier abord en quoi elles peuvent être liées si ce n’est par un drôle de parcours dans un cerveau moyen et qui éructe en même temps que le petit noir au coin du bar.

Je suis tombé par hasard sur un « vieux Marianne », un hebdo du mois dernier il me semble. Au milieu de ce canard il y avait un article sur deux pages qui m’a retenu instantanément alors que le feuilletais rapidement. Il s’agit du monde de la pêche et pas n’importe où, en Bretagne chère à mon cœur. Là, ce fut une baffe en pleine gueule, je savais bien pour avoir fréquenté le milieu il y a longtemps de çà, que ce n’était pas un monde rose où traînent les enfants de cœur, et que l’affaire étant plutôt rude, en dehors d’une propension à lever le coude à terre, à bord, çà brasse. Mais là, il était question de casse de la pêche française et de la défonce des jeunes marins, oui défonce à l’Héro et à tout ce qu’on peut faire de pire, se défoncer en mer dans une marée m’était impensable, faut il qu’il ait du desespoir à ce point, pour s’en foutre de « la mal mort » et se jeter ainsi avec son âme en vrille sur les ponts chahutés entre roulis et chaluts, entre funs et cirés et qui n’avaient pas besoin de cela pour braver  la souffrance et  le danger.

En quoi et à quoi je relie çà ? ben les jeunes, ceux qui bousculent l’intolérable, en Tunisie, en Egypte,et  peut être ailleurs demain, et puis les nôtres, certains des nôtres, les oubliés, ces nouveaux marins, venus des villes où l’on crève entre l’ennui, les barres et les flics et le chômage ceux là, désespérés au point de ne plus trouver d’autre solution que cette fuite mortelle d’une nouvelle sorte de junkies, celle qui trime en mer et qui risque sa vie autant que celle des équipages.

 

envie de gueuler, envie de gerber, envie de pleurer et puis écouter Léo Ferre

 

Léo Ferré
IL N'Y A PLUS RIEN


Écoute, écoute... Dans le silence de la mer, il y a comme un balancement maudit qui vous met le coeur à l'heure, avec le sable qui se remonte un peu, comme les vieilles putes qui remontent leur peau, qui tirent la couverture.

Immobile... L'immobilité, ça dérange le siècle.
C'est un peu le sourire de la vitesse, et ça sourit pas lerche, la vitesse, en ces temps.
Les amants de la mer s'en vont en Bretagne ou à Tahiti...
C'est vraiment con, les amants.

IL n'y a plus rien

Camarade maudit, camarade misère...
Misère, c'était le nom de ma chienne qui n'avait que trois pattes.
L'autre, le destin la lui avait mise de côté pour les olympiades de la bouffe et des culs semestriels qu'elle accrochait dans les buissons pour y aller de sa progéniture.
Elle est partie, Misère, dans des cahots, quelque part dans la nuit des chiens.
Camarade tranquille, camarade prospère,
Quand tu rentreras chez toi
Pourquoi chez toi?
Quand tu rentreras dans ta boîte, rue d'Alésia ou du Faubourg
Si tu trouves quelqu'un qui dort dans ton lit,
Si tu y trouves quelqu'un qui dort
Alors va-t-en, dans le matin clairet
Seul
Te marie pas
Si c'est ta femme qui est là, réveille-la de sa mort imagée

Fous-lui une baffe, comme à une qui aurait une syncope ou une crise de nerfs...
Tu pourras lui dire: "T'as pas honte de t'assumer comme ça dans ta liquide sénescence.
Dis, t'as pas honte? Alors qu'il y a quatre-vingt-dix mille espèces de fleurs?
Espèce de conne!
Et barre-toi!
Divorce-la
Te marie pas!
Tu peux tout faire:
T'empaqueter dans le désordre, pour l'honneur, pour la conservation du titre...

Le désordre, c'est l'ordre moins le pouvoir!

Il n'y a plus rien

Je suis un nègre blanc qui mange du cirage
Parce qu'il se fait chier à être blanc, ce nègre,
Il en a marre qu'on lui dise: " Sale blanc!"

A Marseille, la sardine qui bouche le Port
Était bourrée d'héroïne
Et les hommes-grenouilles n'en sont pas revenus...
Libérez les sardines
Et y'aura plus de mareyeurs!

Si tu savais ce que je sais
On te montrerait du doigt dans la rue
Alors il vaut mieux que tu ne saches rien
Comme ça, au moins, tu es peinard, anonyme, Citoyen!

Tu as droit, Citoyen, au minimum décent
A la publicité des enzymes et du charme
Au trafic des dollars et aux traficants d'armes
Qui traînent les journaux dans la boue et le sang
Tu as droit à ce bruit de la mer qui descend
Et si tu veux la prendre elle te fera du charme
Avec le vent au cul et des sextants d'alarme
Et la mer reviendra sans toi si tu es méchant

Les mots... toujours les mots, bien sûr!
Citoyens! Aux armes!
Aux pépées, Citoyens! A l'Amour, Citoyens!
Nous entrerons dans la carrière quand nous aurons cassé la gueule à nos ainés!
Les préfectures sont des monuments en airain... un coup d'aile d'oiseau ne les entame même pas... C'est vous dire!

Nous ne sommes même plus des juifs allemands
Nous ne sommes plus rien

Il n'y a plus rien

Des futals bien coupés sur lesquels lorgnent les gosses, certes!
Des poitrines occupées
Des ventres vacants
Arrange-toi avec ça!

Le sourire de ceux qui font chauffer leur gamelle sur les plages reconverties et démoustiquées
C'est-à-dire en enfer, là où Dieu met ses lunettes noires pour ne pas risquer d'être reconnu par ses admirateurs
Dieu est une idole, aussi!
Sous les pavés il n'y a plus la plage
Il y a l'enfer et la Sécurité
Notre vraie vie n'est pas ailleurs, elle est ici
Nous sommes au monde, on nous l'a assez dit
N'en déplaise à la littérature

Les mots, nous leur mettons des masques, un bâillon sur la tronche
A l'encyclopédie, les mots!
Et nous partons avec nos cris!
Et voilà!

Il n'y a plus rien... plus, plus rien

Je suis un chien?
Perhaps!
Je suis un rat
Rien

Avec le coeur battant jusqu'à la dernière battue

Nous arrivons avec nos accessoires pour faire le ménage dans la tête des gens:
"Apprends donc à te coucher tout nu!
"Fous en l'air tes pantoufles!
"Renverse tes chaises!
"Mange debout!
"Assois-toi sur des tonnes d'inconvenances et montre-toi à la fenêtre en gueulant des gueulantes de principe

Si jamais tu t'aperçois que ta révolte s'encroûte et devient une habituelle révolte, alors,
Sors
Marche
Crève
Baise
Aime enfin les arbres, les bêtes et détourne-toi du conforme et de l'inconforme
Lâche ces notions, si ce sont des notions
Rien ne vaut la peine de rien

Il n'y a plus rien... plus, plus rien

Invente des formules de nuit: CLN... C'est la nuit!
Même au soleil, surtout au soleil, c'est la nuit
Tu peux crever... Les gens ne retiendront même pas une de leur inspiration.
Ils canaliseront sur toi leur air vicié en des regrets éternels puant le certificat d'études et le catéchisme ombilical.
C'est vraiment dégueulasse
Ils te tairont, les gens.
Les gens taisent l'autre, toujours.
Regarde, à table, quand ils mangent...
Ils s'engouffrent dans l'innommé
Ils se dépassent eux-mêmes et s'en vont vers l'ordure et le rot ponctuel!

La ponctuation de l'absurde, c'est bien ce renversement des réacteurs abdominaux, comme à l'atterrissage: on rote et on arrête le massacre.
Sur les pistes de l'inconscient, il y a des balises baveuses toujours un peu se souvenant du frichti, de l'organe, du repu.

Mes plus beaux souvenirs sont d'une autre planète
Où les bouchers vendaient de l'homme à la criée

Moi, je suis de la race ferroviaire qui regarde passer les vaches
Si on ne mangeait pas les vaches, les moutons et les restes
Nous ne connaîtrions ni les vaches, ni les moutons, ni les restes...
Au bout du compte, on nous élève pour nous becqueter
Alors, becquetons!
Côte à l'os pour deux personnes, tu connais?

Heureusement il y a le lit: un parking!
Tu viens, mon amour?
Et puis, c'est comme à la roulette: on mise, on mise...
Si la roulette n'avait qu'un trou, on nous ferait miser quand même
D'ailleurs, c'est ce qu'on fait!
Je comprends les joueurs: ils ont trente-cinq chances de ne pas se faire mettre...
Et ils mettent, ils mettent...
Le drame, dans le couple, c'est qu'on est deux
Et qu'il n'y a qu'un trou dans la roulette...

Quand je vois un couple dans la rue, je change de trottoir

Te marie pas
Ne vote pas
Sinon t'es coincé

Elle était belle comme la révolte
Nous l'avions dans les yeux,
Dans les bras dans nos futals
Elle s'appelait l'imagination

Elle dormait comme une morte, elle était comme morte
Elle sommeillait
On l'enterra de mémoire

Dans le cocktail Molotov, il faut mettre du Martini, mon petit!

Transbahutez vos idées comme de la drogue... Tu risques rien à la frontière
Rien dans les mains
Rien dans les poches

Tout dans la tronche!

- Vous n'avez rien à déclarer?
- Non.
- Comment vous nommez-vous?
- Karl Marx.
- Allez, passez!

Nous partîmes... Nous étions une poignée...
Nous nous retrouverons bientôt démunis, seuls, avec nos projets d'imagination dans le passé
Écoutez-les... Écoutez-les...
Ça rape comme le vin nouveau
Nous partîmes... Nous étions une poignée
Bientôt ça débordera sur les trottoirs
La parlote ça n'est pas un détonateur suffisant
Le silence armé, c'est bien, mais il faut bien fermer sa gueule...
Toutes des concierges!
Écoutez-les...

Il n'y a plus rien

Si les morts se levaient?
Hein?

Nous étions combien?
Ça ira!

La tristesse, toujours la tristesse...

Ils chantaient, ils chantaient...
Dans les rues...

Te marie pas Ceux de San Francisco, de Paris, de Milan
Et ceux de Mexico
Bras dessus bras dessous
Bien accrochés au rêve

Ne vote pas

0 DC8 des Pélicans
Cigognes qui partent à l'heure
Labrador Lèvres des bisons
J'invente en bas des rennes bleus
En habit rouge du couchant
Je vais à l'Ouest de ma mémoire
Vers la Clarté vers la Clarté

Je m'éclaire la Nuit dans le noir de mes nerfs
Dans l'or de mes cheveux j'ai mis cent mille watts
Des circuits sont en panne dans le fond de ma viande
J'imagine le téléphone dans une lande
Celle où nous nous voyons moi et moi
Dans cette brume obscène au crépuscule teint
Je ne suis qu'un voyant embarrassé de signes
Mes circuits déconnectent
Je ne suis qu'un binaire

Mon fils, il faut lever le camp comme lève la pâte
Il est tôt Lève-toi Prends du vin pour la route
Dégaine-toi du rêve anxieux des biens assis
Roule Roule mon fils vers l'étoile idéale
Tu te rencontreras Tu te reconnaîtras
Ton dessin devant toi, tu rentreras dedans
La mue ça ses fait à l'envers dans ce monde inventif
Tu reprendras ta voix de fille et chanteras Demain
Retourne tes yeux au-dedans de toi
Quand tu auras passé le mur du mur
Quand tu auras autrepassé ta vision
Alors tu verras rien

Il n'y a plus rien

Que les pères et les mères
Que ceux qui t'ont fait
Que ceux qui ont fait tous les autres
Que les "monsieur"
Que les "madame"
Que les "assis" dans les velours glacés, soumis, mollasses
Que ces horribles magasins bipèdes et roulants
Qui portent tout en devanture
Tous ceux-là à qui tu pourras dire:

Monsieur!
Madame!

Laissez donc ces gens-là tranquilles
Ces courbettes imaginées que vous leur inventez
Ces désespoirs soumis
Toute cette tristesse qui se lève le matin à heure fixe pour aller gagner VOS sous,
Avec les poumons resserrés
Les mains grandies par l'outrage et les bonnes moeurs
Les yeux défaits par les veilles soucieuses...
Et vous comptez vos sous?
Pardon.... LEURS sous!

Ce qui vous déshonore
C'est la propreté administrative, écologique dont vous tirez orgueil
Dans vos salles de bains climatisées
Dans vos bidets déserts
En vos miroirs menteurs...

Vous faites mentir les miroirs
Vous êtes puissants au point de vous refléter tels que vous êtes
Cravatés
Envisonnés
Empapaoutés de morgue et d'ennui dans l'eau verte qui descend
des montagnes et que vous vous êtes arrangés pour soumettre
A un point donné
A heure fixe
Pour vos narcissiques partouzes.
Vous vous regardez et vous ne pouvez même plus vous reconnaître
Tellement vous êtes beaux
Et vous comptez vos sous
En long
En large
En marge
De ces salaires que vous lâchez avec précision
Avec parcimonie
J'allais dire "en douce" comme ces aquilons avant-coureurs et qui racontent les exploits du bol alimentaire, avec cet apparat vengeur et nivellateur qui empêche toute identification...
Je veux dire que pour exploiter votre prochain, vous êtes les champions de l'anonymat.

Les révolutions? Parlons-en!
Je veux parler des révolutions qu'on peut encore montrer
Parce qu'elles vous servent,
Parce qu'elles vous ont toujours servis,
Ces révolutions de "l'histoire",
Parce que les "histoires" ça vous amuse, avant de vous intéresser,
Et quand ça vous intéresse, il est trop tard, on vous dit qu'il s'en prépare une autre.
Lorsque quelque chose d'inédit vous choque et vous gêne,
Vous vous arrangez la veille, toujours la veille, pour retenir une place
Dans un palace d'exilés, entouré du prestige des déracinés.
Les racines profondes de ce pays, c'est Vous, paraît-il,
Et quand on vous transbahute d'un "désordre de la rue", comme vous dites, à un "ordre nouveau" comme ils disent, vous vous faites greffer au retour et on vous salue.

Depuis deux cent ans, vous prenez des billets pour les révolutions.
Vous seriez même tentés d'y apporter votre petit panier,
Pour n'en pas perdre une miette, n'est-ce-pas?
Et les "vauriens" qui vous amusent, ces "vauriens" qui vous dérangent aussi, on les enveloppe dans un fait divers pendant que vous enveloppez les "vôtres" dans un drapeau.

Vous vous croyez toujours, vous autres, dans un haras!
La race ça vous tient debout dans ce monde que vous avez assis.
Vous avez le style du pouvoir
Vous en arrivez même à vous parler à vous-mêmes
Comme si vous parliez à vos subordonnés,
De peur de quitter votre stature, vos boursouflures, de peur qu'on vous montre du doigt, dans les corridors de l'ennui, et qu'on se dise: "Tiens, il baisse, il va finir par se plier, par ramper"
Soyez tranquilles! Pour la reptation, vous êtes imbattables; seulement, vous ne vous la concédez que dans la métaphore...
Vous voulez bien vous allonger mais avec de l'allure,
Cette "allure" que vous portez, Monsieur, à votre boutonnière,
Et quand on sait ce qu'a pu vous coûter de silences aigres,
De renvois mal aiguillés
De demi-sourires séchés comme des larmes,
Ce ruban malheureux et rouge comme la honte dont vous ne vous êtes jamais décidé à empourprer votre visage,
Je me demande comment et pourquoi la Nature met
Tant d'entêtement,
Tant d'adresse
Et tant d'indifférence biologique
A faire que vos fils ressemblent à ce point à leurs pères,
Depuis les jupes de vos femmes matrimoniaires
Jusqu'aux salonnardes équivoques où vous les dressez à boire,
Dans votre grand monde,
A la coupe des bien-pensants.

Moi, je suis un bâtard.
Nous sommes tous des bâtards.
Ce qui nous sépare, aujourd'hui, c'est que votre bâtardise à vous est sanctionnée par le code civil
Sur lequel, avec votre permission, je me plais à cracher, avant de prendre congé.
Soyez tranquilles, Vous ne risquez Rien

Il n'y a plus rien

Et ce rien, on vous le laisse!
Foutez-vous en jusque-là, si vous pouvez,
Nous, on peut pas.
Un jour, dans dix mille ans,
Quand vous ne serez plus là,
Nous aurons TOUT
Rien de vous
Tout de nous
Nous aurons eu le temps d'inventer la Vie, la Beauté, la Jeunesse,
Les Larmes qui brilleront comme des émeraudes dans les yeux des filles,
Le sourire des bêtes enfin détraquées,
La priorité à Gauche, permettez!

Nous ne mourrons plus de rien
Nous vivrons de tout

Et les microbes de la connerie que nous n'aurez pas manqué de nous léguer, montant
De vos fumures
De vos livres engrangés dans vos silothèques
De vos documents publics
De vos règlements d'administration pénitentiaire
De vos décrets
De vos prières, même,
Tous ces microbes...
Soyez tranquilles,
Nous aurons déjà des machines pour les révoquer

NOUS AURONS TOUT

Dans dix mille ans.



J'aime bien l'intervention du député européen, et puis plus anecdotique, le gars derrière qui tripotte son Ipod et qui réussit à applaudir au bon moment...un pro.

 

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Je lis un ancien recueil (1992) de nouvelles de Tahar Ben Jelloun où il précise en exergue:

"il s'agissait de faire de la fiction avec les matériaux de la réalité et reconnaître à la littérature, sa fonction primordiale,  celle de cambrioler "le réel apparent".

 

Devant la suite affligeante des événements qui ne soulèvent que  rarement  un bout du tapis de l'indignation, et ce , malgré l'avalanche d'informations qui parviennent au plus grand nombre, il me semble que le but qui consiste à provoquer une réflexion suite à l'exposé des faits, n'est quasiment jamais atteint.

  Sommes nous tous "mal comprenant", n'avons nous jamais appris à lire, à comprendre? Devant l'incurie générale, l'injustice permanente, la pollution dévorante, l'amnésie volontaire et l'hypocrisie en guise de gouvernement des nations égoïstes, je me dis que l'outil du documentaire ne peut que manquer son objectif et peut travestir en partie la réalité.

Il est possible de fabriquer de la réalité au documentaire comme il est possible de donner de la sincérité à la fiction, de rester à la surface des faits dans le premier cas comme de découvrir en profondeur dans le second cas.

Peut être la forme la plus efficace reste somme toute le film de fiction, le cinéma, qui lui, puisqu'il peut se permettre de traduire tous les défauts et travers, lui donc peut éveiller, le début du quart, du commencement, d'une interrogation salutaire. Apprendre à lire, les images, tout comme l'écrit devient urgent au programme pour éveiller les consciences qui ne peuvent se contenter d'une seule émotion plastique, de la "2D" à la  "3D"...Non juste lire, décrypter, apprendre à démasquer les mauvaises raisons, les mauvaises intentions, les choix douteux, comme de 'éducation en somme, comme apprendre aux petits enfants, les artifices, les artefacts, les faux semblants, le vrai du faux, le faux dans le vrai, par l'histoire, par les contes, par la patience, par l'amour,  par la construction, toutes sortes d'action que l'on retrouve dans le cinéma. "Faire son cinéma", déranger en quelque sorte, indisposer celui ou celle qui se fend de cette expression lorsque son ressenti est troublé.

Donc c'est l'histoire de gens qui  se disent " y a plus assez de gaz, où du moins plus la possibilité d'en extraire pour ce faire un max de tunes, mais au fait est ce qu'on a pensé à...allez faites la suite

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